Never Look Back
Adam Bergeron, Jean-Philippe Harvey, Olivier Hébert

25 juillet — 6 septembre 2012 / July 25 — September 6 2012

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La Galerie Laroche/Joncas est heureuse de présenter le travail de trois jeunes artistes basés dans la ville de Québec.

Fuck em

Trois artistes. Trois peintres. Un terrain d’entente ou de conflits. Never Look Back. Ce titre qui annonce dès le départ un leitmotiv ; ne jamais regarder en arrière. Un non-conformisme flagrant, doublé d’une quête radicale qui ne cache aucune hésitation. Comme dirait le rappeur Rick Ross : Fuck em, fuck em, I’m screaming fuck’em/ Fuck all you haters. Comme quoi les pratiques de Bergeron – Harvey – Hébert découlent d’une philosophie de la mise en danger. Aplats monochromes, taches, messages explicites ou abstraits, les toiles ici renvoient autant à l’esthétique post-punk qu’aux références directes à la culture hip-hop. L’économie de moyens, les multicouches, la densité, de même que la déconstruction la plus instinctive possible se rejoignent à travers une gestuelle de l’accident volontaire. On brouille ainsi les codes ; les références à Christopher Wool ou à Jackson Pollock, un t-shirt blanc fait contraste avec le noir de la toile chez Olivier Hébert ou une photo du défunt Ol ‘ Dirty Bastard sert d’icône dans l’imaginaire sombre et violent de Jean-Philippe Harvey. Graphisme et abstraction sont au centre même de ce qui caractérise le travail de ces artistes de Québec. Réunis pour une première fois dans une exposition collective, bien qu’ils partagent le même atelier, on sent chez eux un désir de mettre à l’épreuve la plus intense liberté formelle. Le spray, l’huile ou autres médiums détournent de façon explicite la banalité du quotidien créatif. Le tableau devient, en quelque sorte, un commentaire sur l’acte de peindre. À la fois provocatrice, spirituelle et iconoclaste, la démarche de Jean-Philippe Harvey favorise plus que jamais une interprétation très ouverte de la culture urbaine. Performeur et musicien, Adam Bergeron s’inspire aussi de ces médiums dans sa peinture. Un certain romantisme revu et corrigé à travers l’éclatement des normes ou du non-conformisme. Chez Olivier Hébert, le dialogue constant entre improvisation et composition s’affronte sans que l’un des deux prédomine sur l’autre. Ensemble, ils s’engagent dans une surprenante exploration du geste créateur. Aucun message clair ou précis à décoder.

David Cantin (juillet 2012)