Carlo Polidoro López
Proceso
12 février – 27 mars, 2021
February 12 – March 27, 2021
L’artiste équatorien d’origine et canadienne Carlo Polidoro López nous invite à remettre en question la frontière entre l’art et l’objet souvent considéré comme détritus ou sans intérêt dans sa première exposition personnelle avec la galerie LarocheJoncas intitulée PROCESO.
Dès que le visiteur aperçoit au travers des portes vitrées de la Galerie LarocheJoncas l’amas d’objets parsemés à travers l’espace et qu’il décide de visiter l’exposition il est confronté par un grand morceau de canevas froissé tendu au sol en travers de l’entrée sur lequel l’artiste a écrit «VEUILLEZ NE PAS JETER TOUT CELA JE SERAI DE RETOUR…» Sans autre accès à l’espace d’exposition, les visiteurs sont obligés de s’engager consciencieusement avant même d’entrer, poussés par la question de savoir comment nous sommes censés interagir et naviguer au sein des établissements. Écrite de l’écriture frénétique de López, cette pièce donne le ton à toute la visite en préservant un aperçu du parcours de l’artiste.
PROCESO réfléchit sur les étapes du devenir, dans la vie personnelle de l’artiste mais aussi dans l’aménagement de l’espace de la galerie et aussi dans la manière dont une oeuvre d’art peut être construite et présentée par la suite. L’utilisation d’objets comme anecdotes visuelles joue un thème commun à travers l’œuvre de López. Inspiré par des fragments de ses expériences à Montréal et des souvenirs de son passé en Équateur, le récit projeté sur des objets trouvés et jetés devient un moteur essentiel de ses compositions automatiques. passage – là où le changement est inévitable, la croissance est nécessaire et la survie, la clé du succès.
En situant des objets du quotidien dans l’espace de la galerie, l’environnement immersif de López rappelle également la sphère domestique. En ajoutant des éléments sculpturaux à ses œuvres dessinées, il y a une référence claire au corps et des traces de ses nombreux mouvements. Le placement dynamique et excentrique des œuvres de López, certaines accrochées aux murs, drapées au plafond, voire éparpillées au sol sait capter l’énergie temporairement inhibée par l’espace.Chaque objet fait office de souvenirs et artefacts de moments intimes de la vie de l’artiste, en y ajoutant nos propres réalités subjectives pour les interpréter, nous devenons spectateurs de la vie de López.
En expérimentant les processus fondamentaux de collecte des matériaux, de tri et d’agencement, PROCESO offre un espace pour contempler la vie sociale et émotionnelle des objets. En utilisant une variété de supports préfabriqués et périssables – tels que le papier, le carton, le plastique, la ficelle et le ruban adhésif – l’installation de López exige un regard chaotique et continu qui juxtapose le jeu et la provocation. Si ses matériaux ne sont pas nécessairement choisis pour leurs qualités esthétiques, la considération formelle prise dans ses constructions fait appel à une autre notion de la beauté; celui qui est représentatif de la vérité et de l’harmonie en invoquant une réaction chaleureuse et nostalgique. Par la spontanéité, Carlo Polidoro López construit des métaphores visuelles poétiques qui comblent le fossé entre la vie et l’art.
Vania Djelani, Montréal, février 2021
ENGLISH
Canadian-born Ecuadorian artist Carlo Polidoro López invites us to question the boundary between the art and the ordinary object in his latest solo exhibition — PROCESO. Immediately seen through the glass doors of Galerie LarocheJoncas, visitors are greeted by a large piece of canvas stretched across the entryway, reading “PLEASE DO NOT THROW ALL THIS OUT I WILL BE BACK…” With no other point of access to the show, visitors are forced to engage conscientiously even before entering, prompted by the question of how we are expected to interact and navigate within institutional settings. Written in López’s own frenzied handwriting, this piece sets the tone for the entire visit in preserving a glimpse of the artist’s journey.
While PROCESO reflects on the stages of becoming, both in his personal life and in setting up the gallery space, the use of objects as visual anecdotes plays a common theme throughout López’s work. Inspired by fragments of his experiences in Montreal and memories from back in Ecuador, the narrative projected onto found and discarded items become an essential driving force for his automatic compositions.. The combination of both controlled and accidental ways of arranging his materials recalls the sense of passage— where change is inevitable, growth is necessary, and survival is key.
In situating everyday items within the gallery space, López‘s immersive environment also becomes reminiscent of the domestic sphere. In bringing sculptural elements to his drawn works, there is a clear address to the body and traces of its movement. The dynamic placement of López‘s works, some hanging on the walls, draped over the ceiling, or even scattered on the floor, captures the energy temporarily inhibited by the space.Each object acts as souvenirs of the artist’s most intimate memories and, in bringing in our own subjective realities to interpret them, we become spectators to López’s life.
By experimenting with the fundamental processes of collecting, sorting, and arranging, PROCESO provides a space to contemplate the social and emotional life of objects. In using a variety of premade and perishable media — such as paper, cardboard, plastic, string and tape — López’s installation demands a chaotic and continuous gaze that juxtaposes playfulness with provocation. While his materials are not necessarily chosen for their aesthetic qualities, the formal consideration taken into his constructions appeal to a different notion of beauty; one that is representative of truth and harmony in invoking a warm and nostalgic reaction. Through spontaneity, Carlo Polidoro López constructs poetic visual metaphors that bridge the gap between life and art.
Vania Djelani, Montréal, February 2021