Catherine Béchard & Sabin Hudon : Les temps individuels / Individual Times
31 janvier – 3 mars 2013 / January 3 — March 3 2013
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Installation cinétique et sonore
Matériaux : récipients de verre, feutrines, briques, mécanismes, fils audio, cordes, haut-parleurs, électronique, ordinateur
La galerie présente la nouvelle installation cinétique et sonore du duo montréalais Catherine Béchard & Sabin Hudon. Du 31 janvier au 3 mars.
Les temps individuels est une œuvre qui s’est articulée autour d’un questionnement sur la nature du silence. Bien que le son et le silence semblent s’opposer, ils sont les deux pôles d’un même corps, ils sont inséparables l’un de l’autre et sont en constante résonance. Dans cette idée du silence perçu comme un interstice dénué d’action, il y a autant de petits événements infimes qui échappent à notre perception du monde, telle une mécanique des fluides produisant une topologie de singularités.
Cette installation cinétique et sonore est composée d’un agglomérat de haut-parleurs enchâssés dans les couvercles de bocaux de verre de formats variés. Ils sont déposés sur des feutrines et sont recouverts d’une cloche de verre qui se soulève à l’aide d’un système de poulies électromécanique. Le tout est dispersé au sol et les fils audio reliés aux amplificateurs rampent abondamment autour de ceux-ci. Au premier abord, l’œuvre est silencieuse, il faut entrer dans ses champs de détection pour qu’elle s’active. C’est alors qu’un territoire sonore et mécanique bat au rythme d’inspirations et d’expirations qui s’animent autour de nous. Les sons se déplacent d’un haut-parleur à l’autre dans un mouvement de va-et-vient. Les cloches se soulèvent à un rythme lent et irrégulier variant le niveau sonore, passant d’un son étouffé à un son se dévoilant peu à peu l’espace d’un instant plus ou moins long. Les mouvements répétés du souffle et des cloches de verre sont les conditions de la production de différences nous incitant à ne plus être les compteurs du temps, mais les observateurs des écarts.
La ponctuation du silence s’incarne dans un volume spatial et une dimension temporelle où soudainement le souffle et la mécanique se taisent pour laisser place aux événements non intentionnels, non prescrits par nous. La pause marque un temps de suspension et d’élasticité du temps qui s’exprime dans une continuité. Il n’y a pas de discontinuité et d’immobilité dans le temps, l’intervalle dans ce processus continu fait figure d’espace en expansion. Dans cette optique, le silence du souffle est une page blanche et le silence de la mécanique, un geste blanc nous offrant d’autres objets d’attention, tel un horizon que se dérobe sans cesse.
— english —
Kinetic sound installation
Materials: glass containers, slipmats, bricks, mechanisms, audio cables, strings, speakers, electronics, computer, sound cards
The gallery presents the new kinetic sound installation of Montreal duo Catherine Bechard & Sabin Hudon, from January 31 to March 3, 2013.
Individual Times is a work deriving from a questioning about the nature of silence. Although sound and silence seem to be at opposite ends of the spectrum, they are the two poles of the same body, they are inseparable from one another and are in constant resonance. In this idea of silence as an interstice devoid of action, there are as many infinitesimally small events that elude our perception of the world, like a mechanics of fluids producing a topology of singularities.
This kinetic sound installation contains a cluster of loud speakers inserted into the lids of multi-sized glass jars. They rest on slipmats and are each topped with a glass dome that can be raised through a system of electromechanical pulleys. Audio cables linked to amplifiers cluster around the glass devices strewn across the floor. Initially, the work rests in silence; it is activated when we enter its detection field. Only then will we walk into an acoustic and mechanical ground of rhythmic inhaling and exhaling. Sounds travel from one amplifier to the other in a to and fro movement. The domes are raised in a slow and irregular movement creating a variation in sound levels, going from muffled to gradually revealing in more or less fleeting moments in time. The repetitive movements of breath and glass domes are the prerequisites of time transformations, engaging us to become observers of gaps and variations, rather then keepers of time.
The punctuation of silence is embodied by a spatial volume and a temporal dimension where breath and mechanics are suddenly quietened to make way for unintentional events, actions that escape our command. The pause marks a moment of suspension and elasticity in time expressed in continuity. There is no disconnect or stillness of time; the interval in this continuous process is to be looked upon as space in expansion. From this perspective, the silence of the breath is a blank page and the silence of the mechanics, a void gesture offering us other objects of attention, playing out like ever-elusive horizons.