Martin Chramosta : Fantastic Skeptic
6 mars – 6 avril 2013 / March 6 – April 6 2013
< >
La Galerie Laroche/Joncas est très heureuse de présenter la première exposition solo avec la Galerie de l’artiste Suisse Martin Chramosta.
Fantastic Skeptic est une exploration de la magie de la transformation du familier . Utilisant des représentations fantastiques d’objets ordinaires les transformant ainsi d’objets en objets d’art. Chramosta utilise des stratégies artistiques variées, la performance, la sculpture, la peinture et le dessin, mais il n’est pas l’alchimiste qui peut transformer l’eau en vin, il n’a pas le pouvoir de transformer le métal en argent ou en or mais serait-il plutôt le magicien itinérant qui peut nous convaincre de la possibilité de l’impossible simplement en gardant son calme en performant ses tours de magie ?
La plupart des pièces présentées dans l’exposition ont étés créées ou conçues durant la résidence que l’artiste Suisse a faite à la Fonderie Darling à Montréal entre les mois de Janvier et Juillet 2012. Arrivé en plein hiver, une grande partie du travail que l’artiste a réalisé reflète le choc de l’acclimatisation. Un désir de composer avec ce nouveau climat plus ‘extrême’ peut-être mais aussi une fascination avec la neige, une source de beauté mais aussi le sentiment d’isolation qu’elle peut provoquer. Les œuvres subtilement étranges qu’il crée essaient d’apporter un peu de chaleur dans une expérience plutôt glaciale, par exemple en couvrant des balles de neige avec de l’or ou bien en fabriquant des sculptures en terre cuite qui évoquent soit des stalagmites ou bien des glaçons. Découvrir les interprétations superbes occasionnellement sublimes et occasionnellement étrange du paysage urbain Canadien dans ces pièces, l’on peut se demander ‘Qu’est-ce qui fait qu’une œuvre est une œuvre d’art et non seulement une blague ?’ C’est peut-être dans l’attention aux détails que l’on peut suspendre notre doute et laisser l’artiste conjurer un humoristique hiver artificiel.
Cette même attention aux détails est évidente dans les non moins insolites explorations météorologiques de l’architecture du domicile temporaire de l’artiste. Plusieurs des œuvres présentées font référence à l’habitat construit, en utilisant des matériaux qui ne sont pas conçus pour être résistants, telle la plasticine. Peut-être c’est son intérêt dans le contexte de production archéologique ou historique qui permet à Chramosta de blaguer de cette façon. Il manque à ces œuvres la stabilité habituelle d’une œuvre d’art. Au lien du chevalet solide, les façades décoratives et même lettres gravées dans la pierre deviennent délicates et illusions temporaires.
Mais Martin Chramosta n’est quand même pas un escroc ! Même si son art peut apparaître léger et amusant, il est quand même imprégné de vérité et de justesse. Très conscient de l’humour qui se dégage de son travail, l’artiste ne révèle jamais jusqu’à quel point il est rempli d’ironie, c’est ce qui fait partie du jeu. La blague ici c’est n’est pas que Chramosta fait la lumière du monde de l’art en présentant des simulacres d’objets absolument ordinaires, mais c’est plutôt qu’il peut nous convaincre comme par magie qu’il ne voudrait (pourrait?) pas faire autrement. Pour toute sa drôlerie, ou plutôt à cause de celle-ci, l’art de Chramosta est subtilement subversif. En faisant référence à la façon dont nous consommons la culture, ne révélant jamais le mot de la fin, les œuvres qui se retrouvent dans l’exposition démontrent, comme il révèle avec sa pièce ‘I am a performance artist’, qu’il est peut-être ‘l’artiste en tant que ‘fou du Roi’ !
Amber Erin Berson
— english —
Galerie Laroche/Joncas is very pleased to present “Fantastic Skeptic” the first solo exhibition with the gallery of Martin Chramosta, the Swiss based artist.
“Fantastic Skeptic” is an exploration into the magic of transforming the humdrum into the razzle-dazzle. Presenting fantastic representations of otherwise ordinary objects, thus transforming them from useful things to objets d’art. Chramosta whose artistic strategies reach from performance, sculpting to drawing is not the alchemist who can turn water into wine and who has the capability to turn base metals into silver or gold, but rather, the travelling magician who convinces us in the possibility of the impossible just by keeping a straight face while performing his tricks.
Most of the pieces presented in the exhibition were created or conceived whilst the Swiss artist was in residency at Montreal’s Darling Foundry between January and July 2012. Arriving in the dead of winter, much of the work that Chramosta did reflects the disconnection but profound interest to the snow and the isolation one feels when adrift in an unfamiliar northern climate. The subtly unheimlich pieces attempt to bring warmth into an otherwise icy experience – coating snowballs in gold, and creating bookends out of icicles to make homey the cold studio, one visual pun and subtle jest at a time. Coming into contact with the beautiful, the sublime and the downright strange interpretations of the Canadian urban landscape in these pieces, we can ask ourselves, “What makes the piece a work of art and not just a joke?” It is in the details that we can suspend our disbelief and let Chramosta conjure a humorous artificial winter.
That same attention to detail is evidenced in the equally quirky but obviously less meteorological explorations of the architecture of Chramosta’s temporary home. Much of the work presented here directly references the un-naturally constructed space, using materials that are literally meant to fall apart, such as Plasticine. Perhaps it his interest in the archaeological, or the historical context of production, that allows Chramosta to joke with use in this way. These works lack the stability one associates with their usual forms. Instead the sturdy saw horse, the decorative wooden facade and even the engraved plot become delicate, and temporary, illusions.
But Chramosta is no con artist. While fun and light, his art is laced with truth and accuracy. Hyper aware of the humour present in his work, the artist never reveals how much is ironic, and that is part of the game. The joke here is not that Chramosta is making light of the art world by showing simulacra of absolutely ordinary things – it’s that he magically makes us believe that we wouldn’t want it any other way. For all it’s drollness, or perhaps because of this, Chramosta’s art is subtly subversive. Hinting at the shifting ways in which we consume culture and never letting on who or what the punchline is, the works that make up the show demonstrate that, as he states in his piece ‘I am a performance artist’, he is the “artist as a fool.”
Amber Erin Berson