Sean Montgomery : Avant Garage
18 Février — 24 Mars 2012 /February 18 — March 24 2012
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SEAN MONTGOMERY, PEINTRE IMMORTEL par Eric Simon
En mai 2009, Sean Montgomery et moi nous sommes envolés vers Göteborg, en Suède, pour donner une conférence en anglais et en suédois sur le travail d’artistes contemporains. L’anxiété qui nous tenaillait s’expliquait par deux raisons : d’abord, les artistes dont nous allions parler n’existaient pas, mais aussi, et surtout, ni Sean ni moi ne parlions le suédois.
Ayant rédigé, avant notre départ, de courts textes en anglais au sujet d’artistes dont nous avions inventé une oeuvre et une biographie, nous avions eu recours à un service de traduction en ligne pour en obtenir une version suédoise que nous lirions une fois sur place. Nous avions aussi passé près d’une heure à peaufiner notre accent suédois avec une jeune artiste islandaise, Kristin Eiriksdottir, qui nous livra les secrets des accents toniques propres aux langues nordiques. Forts de cette expérience, nous nous sentions prêts à affronter le public suédois. La conférence se déroula fort bien, nonobstant les inévitables huées et les insultes de circonstances, et plus tard, au bar en compagnie de nos interlocuteurs, l’un d’entre eux, plus âgé de quelques décennies, me fit remarquer que malgré tout, il avait été fort impressionné par l’accent de Sean qui, étrangement prétendait-il, lui rappelait celui de son propre grand-père mort dans les années quarante. Sean, écoutant discrètement à distance, s’approcha aussitôt pour rétorquer en expliquant cette coïncidence par le fait que son accent canadien-anglais – il a grandi à Edmonton – , mêlé à l’accent islandais de notre professeur ne pouvait que procurer des sonorités aussi incongrues qu’imprévisibles. Puis il commanda une autre tournée et nous passâmes à autre chose. Je crus néanmoins percevoir dans l’œil de notre interlocuteur un brin de méfiance qui heureusement se dissipa rapidement dans la bonne humeur du toast suivant.
En sortant du bar, tard dans la nuit, une très, très vieille dame dont la présence sur la rue à cette heure tardive m’étonna, nous accosta, interpelant Sean en s’écriant : « Ivar, detta är dig? Du är inkomster? Hur är detta möjligt? ». (Il m’est possible aujourd’hui de reproduire approximativement ces paroles car elles ont été enregistrées sur le répondeur de mon domicile alors que, me rendant à l’hôtel, je tentais de laisser un message sur ma boîte vocale à l’aide de mon portable.) Nous n’en fîmes cas et poursuivîmes notre chemin. Je remarquai toutefois un désarroi mal dissimulé chez mon jeune compagnon de voyage.
Ayant prévu rester quelques jours à Göteborg, une visite au Konstmuseum nous parut incontournable. Je conserve de cette visite le souvenir quelque peu vague d’une enfilade de galeries aux boiseries sombres et aux plafonds très hauts, et de rares spectateurs déambulant en silence, respectueux de ne pas déranger les autres visiteurs. Mais au fur et à mesure que se déroulait notre visite, je sentais croître l’anxiété de Sean. Il se faisait plus nerveux, des goutelettes de sueur se formaient sur son front et son débit se fit plus rapide tandis que sa voix grimpait vers les aigües. Quelque chose se passait sans que j’en saisisse la cause. Sean ralentissait le pas, prétextait la fatigue, se penchait pour renouer ses lacets, demandait à interrompre la visite, soulignant avec conviction la beauté du temps dehors. « Pourquoi rester à l’intérieur par un temps si magnifique? Pourquoi ne pas plutôt aller à la plage ? » Je m’impatientai, le priai de quitter si c’est ce qu’il souhaitait et de me laisser terminer ma visite en paix. Il se rapplomba et m’accompagna en silence jusqu’à ce que nous parvînmes à une salle plus obscure, légèrement en retrait, où étaient réunies, me sembla-t-il, les œuvres de quelques artistes « maudits » de la Suède.
Alors que je flânais sans but précis, Sean se dirigea, comme mû par une impulsion incontrôlable, vers un tableau que je ne connaissais pas. Quand je l’eus rejoint, je réalisai qu’il s’agissait d’un autoportrait d’Ivar Arosenius peint en 1908. Animé d’une intense ferveur, il sursauta à mon approche et je fus surpris de constater la puissance de l’émotion qui s’était emparée de lui. C’est alors que la ressemblance entre Sean et Arosenius me frappa de plein fouet. Quand je lui fis remarquer, il rit nerveusement mais il était évidemment touché par mon observation. Je continuai à contempler le tableau tout en lui faisant part de mon appréciation de la très grande qualité de cette oeuvre, allant même jusqu’à me demander – je m’en rappelle très bien – « ce que peindrait un artiste de cette envergure aujourd’hui? » Ce à quoi il balbutia quelques commentaires incohérents dont j’ai oublié la teneur, mais de toute évidence, cette remarque l’avait bouleversé. Je continuai d’évoquer la ressemblance invraisemblable et Sean de rire nerveusement. Quand j’ajoutai que cet Arovenus – « Arosenius, Ivar Arosenius », s’empressa de me corriger Sean – que cet Arosenius était un peintre trop méconnu, le visage de mon compagnon s’empourpra. Une conversation s’ensuivit dans la petite salle où nous étions demeurés tout ce temps seuls.
– Quelle découverte ! Pourquoi n’en ai-je jamais entendu parler ?
– Tu trouves ?
– Stupéfiant ! Et la ressemblance !
– Tu trouves ? Vraiment ?
– Voyons, c’est époustouflant ! Tu ne la vois pas ?
– Oui peut-être dans la coupe de cheveux. Il sourit, nerveux.
– Je prends ta photo. Devant le tableau.
– Tu n’y penses pas, voyons. C’est interdit !
– Personne ne nous voit.
– Il y a des caméras partout !
– Mon téléphone est discret. Personne ne s’en apercevra…
De retour à Montréal, j’accrochai la photo prise au Konstmuseum au mur de mon bureau. Quelques jours plus tard, Sean entra dans une colère bleue quand il l’aperçut. Il m’intima l’ordre de la retirer tout de suite et de la détruire. J’acquiésçai sans discuter et il redevint aussitôt plus léger, badinant et plaisantant à propos de tout et de rien. Je n’en fis aucun cas mais alerté par l’étrangeté de cet épisode conjugué à l’attitude générale qu’il avait eu tout au long de notre séjour suédois, j’entrepris des recherches.
Je découvris ainsi qu’Ivar Arosenius en plus de sa carrière de peintre, avait été écrivain et illustrateur. Il était l’auteur d’un livre très connu, Kattresan (le Voyage du chat), publié peu de temps après sa mort. Et si Kattresan a connu plus de vingt éditions, ayant été traduit en de nombreuses langues (norvégien, finnois, japonais), Ivar Axel Henrik Arosenius (né le 8 octobre 1878 à Göteborg; mort le 2 janvier 1909 à Älvängen des suites d’une hémophilie) ne fut cependant jamais reconnu de son vivant. Après avoir quitté l’école, Arosenius s’était rendu à Munich, puis à Paris où il avait fait connaissance avec l’art de son époque. De nombreuses esquisses au crayon témoignent de la forte impression que firent sur lui les oeuvres importantes qu’il découvrit alors. À son retour dans son pays, son travail subit l’influence d’un courant fort à l’époque en Suède, soit une forme de romantisme national et un engouement pour le monde des fées et des légendes populaires. Ces aquarelles délicates révèlent un artiste à la sensibilité exacerbée en proie à un mysticisme délirant. Durant cette courte période, Arosenius peignit de nombreuses scènes quotidiennes où se mêlaient les motifs de contes de fées à la réalité de tous les jours. Son monde rétrécit, Arosenius se replia de plus en plus sur lui-même et trouva ses modèles dans un entourage de plus en plus rapproché. Sa femme et sa fille ainsi que quelques rares connaissances partagèrent désormais avec des fées l’univers de ses toiles. Une séries d’autoportraits à travers lesquels l’artiste questionne clairement sa propre existence complètent l’ensemble de son oeuvre. Arosenius a à peine trente-et-un ans quand il décède et est enterré au Östra Kyrkogården à Götenborg.
Mais c’est là que l’histoire se complique car, selon nos recherches, il semblerait qu’Ivar Arosenius n’ait jamais vraiment été enterré au Östra Kyrkogården. Son corps n’aurait, semble-t-il, jamais pris place dans le cercueil. Il aurait plutôt vraisemblablement été remplacé par des roches et de la paille drapées dans des étoffes brutes de couleurs vives. Un autoportrait à l’huile, quelques pinceaux et des tubes de couleur auraient aussi été enfermées dans le cercueil. Mais qu’a-t-on fait de la dépouille du peintre ? Certains indices semblent confirmer qu’Arosenius n’est en réalité pas mort, et qu’il aurait plutôt fui la Suède pour se réfugier en Suisse. La raison de cette fuite demeure inconnue mais la photo ci-contre, découverte en 1958 dans le grenier d’un chalet dans le canton de Zug, en Suisse, confirmerait cette hypothèse. Les témoins de l’époque parlent d’un homme taciturne, qui vivait en reclus dans ce chalet de montagne jusqu’à ce qu’un jour, une fois de plus, il ne disparaisse sans laisser de traces. Ce même chalet recelait d’ailleurs de nombreuses toiles, dont quelques unes ressemblaient à s’y méprendre aux récentes oeuvres de Sean Montgomery. Celles-ci ont malheureusement été détruites lors d’un incendie suspect mais des photos de ces peintures ont longtemps fait partie de la collection du Musée de l’art brut de Lausanne jusqu’à ce qu’elles se volatilisent lors du vol d’un important lot de documents comptables. Les autorités et la direction du Musée ont refusé toutes les demandes d’entrevue.
Puis, en 2009, ce mystérieux épisode à Göteborg et le non moins mystérieux exil de Montgomery aux États-Unis récemment où il peindrait obsessivement, terré dans le sous-sol d’un bungalow d’une ville universitaire de l’état de New-York au moment même où sa carrière commence à lui rapporter la reconnaissance que quelques siècles de pratique assidue de peinture lui ont procurée (voir un récent article sur son oeuvre dans la revue Modern Painter d’avril 2011 et l’affiche ci-contre). Les propriétaires de la galerie Laroche-Joncas affirment n’être au courant de rien, mais parions que l’élusif Montgomery ne sera pas présent au vernissage montréalais de ses dernières oeuvres.
Notons de plus dans le travail de Montgomery la même sensibilité pour les couleurs pastel, la même angoisse et la même fascination pour les châteaux magiques et les symboles héraldiques que l’on retrouve dans les peintures d’Arosenius. Une immense solitude caractérise la peinture des deux artistes et tout tend à démontrer que Arosenius/Montgomery seraient une seule et même personne, soit le peintre immortel de la légende, qui traverse les âges et les frontières pour vivre l’extase de peindre éternellement. L’une des dernières toiles de Montgomery intitulée « The Funeral of Death » représente une foule de joyeux nains portant le cercueil d’un squelette. C’est une reprise directe d’une aquarellelle de 1903 d’Arosenius. Le titre – Les funérailles de la Mort – se veut une allusion directe au principe de l’imortalité. Coïncidence ? Il est permis d’en douter. Les points communs entre les deux pratiques abondent et on peut suivre sans effort l’évolution marquée d’une pratique à l’autre hormis un saut d’une génération soit la période Suisse dont malheureusement aucun document n’a survécu. Les histoires tirées de la Bible, des contes de fées et d’ouvrages tels que Les mille et une nuits que peignait Arosenius ont fait place aujourd’hui dans la production de Montgomery à une mythologie plus de son temps dans laquelle les blasons et les armoiries d’organisations de sports de glace, les motifs de lainage ou de flanelle ainsi que les références à la numérologie reflètent un penchant marqué pour le mysticisme nordique. C’est une évolution qui s’est échelonnée sur des siècles de pratique de la peinture. Faut-il alors s’étonner d’un certain désenchantement – ou s’agit-il d’une lassitude ? – des techniques traditionnelles qu’il a développées tout au long de sa vie sans fin au profit de matériaux synthétiques du vingt-et-unième siècle ? Peut-être aussi est-ce là une stratégie pour brouiller les pistes de son immortalité. La photographie de Sean prise à Göteborg dans un instant d’égarement devant l’autoportrait d’Arosenius aura possiblement bien malgré lui élucidé le mystère une fois pour toutes…
— english —
SEAN MONTGOMERY, IMMORTAL ARTIST by Eric Simon
In May 2009, Sean Montgomery and myself flew to Göteborg Sweden to give a conference in English and Swedish about the work of contemporary artists. The anxiety that we felt could be explained by two reasons: first, the artists that we were going to talk about didn’t exist, second, and most important, neither I nor Sean spoke or understood Swedish.
Having composed before our departure some short texts in English about artists we had invented and a fictitious body of work and biography, we used an online translator to get the Swedish version that we would read once there. We had spent close to an hour polishing up our Swedish accent with a young Icelandic artist, Kristin Eiriksdottir, that shared with us secrets of the tonal accents characteristic of Nordic languages. Enlightened with this newly acquired knowledge, we felt ready to confront the Swedish public. The conference went really well notwithstanding the inevitable boos and insults characteristic of these circumstances. Later at the Bar in the company of members of the audience from the conference, one of them, a few decades older shared the fact that he had been quite impressed with Sean’s Swedish accent and that he strangely reminded him of his grand-father that had died in the forties. Sean, who was listening discretely from a distance came closer to us to explain that this coincidence could be explained by the fact that his English Canadian accent – he grew up in Edmonton- combined with the Icelandic accent he had picked up from our teacher could only lend incongruous sonorities. Then he ordered another round and we talked about something else. I thought I detected in his eyes a little mistrust that thankfully dissipated rapidly with the arrival of the next round of drinks.
Coming out of the the bar late into the night, a very old lady whose presence in the street at this late hour surprised me, came up to us and asked Sean in Swedish : « Ivar, detta är dig? Du är inkomster? Hur är detta möjligt? ». (it’s now possible for me to reproduce approximately those words because they were recorded on the answering machine. Because while I was going back to the Hotel, I was trying to leave a message on my own machine with my cell phone.). We didn’t really make anything of it and continued our way. Although I had noticed a certain discomfort in my young travelling companion.
Having planned to stay a few days in Göteborg, a visit to the Konstmusem seemed to us like a must. From that visit I have vague recollections of touring galleries with dark moldings, very high ceilings and with very few other spectators roaming in silence, careful not to disturb the other visitors. But the more our visit unraveled the more I sensed Sean’s anxiety grow. He was becoming more nervous and some drops of perspiration were visible on his forehead and his speech was becoming faster as his voice was getting higher. Something was happening that I couldn’t quite gage. Sean was walking more slowly, feigning fatigue, he was kneeling down to lace his shoe, kept asking to interrupt the visit claiming the weather outside was too beautiful. ‘Why stay inside when the weather is so nice? Why not go to the beach?’’ I became impatient, pleaded with him to leave and let me finish my visit in peace. He recomposed himself and we continued the visit in silence until we landed in a darker lit room slightly out of the way, where were grouped it seemed to me, the works of some of the artists ‘maudits’ of Sweden.
As we were wandering with no real purpose, Sean was drawn by an uncontrolable impulse towards a painting. When I joined him, I realized it was an autoportrait of Ivar Arosenius painted in 1908.
Nervously he jumped when I approached him and I then realized how emotional he was. The resemblance between Sean and Arosenius hit me
like a ton of bricks. When I mentioned it to him, he gave a nervous laugh but was obviously disturbed by my observation. As I continued to contemplate the painting admiring the quality of the work he asked me “what would an artist of this caliber be painting today?”
Then he mumbled some words that I have since forgotten, but by all accounts, my comment had shaken him up. As I continued to notice the resemblance to Sean and had mentioned this Arovenus-“Arosenius, Ivar Arosenius” he corrected me, Ok this Arosenius was a relatively unknown painter, Sean’s face dropped. A conversation then ensued as we were alone in the small room.
-What a find ! How come I’ve never heard of him?
-You think so?
-Facinating! And the resemblance!
-You think so? Really?
-Yes, it’s uncanny! You don’t see it?
-Well, yeah, maybe the hair cut. He smiles nervously.
-I’ll take your photo. In front of the painting.
-I don’t know. It’s not allowed!
-No one can see us.
-But there are cameras everywhere.
-I’ll use my phone, it’s discreet. No one will notice.
Back in Montreal, I put the photo taken from the Konstmuseum on the wall of my office. A few days later, Sean came in and got really mad when he saw the image. He ordered me to take it down and destroy it. Without a word I obeyed, he then calmed down and started to talk about this and that. I hadn’t really noticed until then his strange reaction which in fact, he had during most of our Swedish trip, so I started to do some research.
I found out that Ivar Arosenius along with his career as a painter, was a writer and illustrator. He had written a well known book, ‘Kattresan (the voyage of a cat)’ published shortly after his death. Also Kattresan had printed more than 20 editions, and was translated in several languages (Norwegian, Finnish, Japanese) Ivar Axel Henrik Arosenius (born October 8, 1878 in Göteborg: died January 2nd 1909 in Älvängen from a hemmorage) with no living relatives. After finishing school Arosenius went to Munich then Paris where he discovered the art of his times. Many of his pencil sketches attest to the strong influence the important works that he discovered had had on him. When he returned to Sweden his work was influenced by the latest Swedish styles, a form of national Romanticism and a taste for fairy tales and popular legends.
His delicate watercolours reveal the artists heightened sensitivity and interest in a form of delusional mysticism. During that short peroid, Arosenius painted daily numerous scenes where motifs from fairytales are combined with everyday reality. As his world shrank, Arosenius closed himself off from the outside world and was finding his models more and more exclusively from his close entourage. His wife and his daughter as well as a few rare acquaintances would share with fairies the universe of his paintings. A series of selfportraits through which the artist clearly questions his own existence complete the whole of his oeuvre. Arosenius is only thirty-one years old when he dies and is buried at the Östra Kyrkogården Cemetary in Götenborg.
But this is where the story gets complicated, because according to our research, it seems that Ivar Arosenius has never been buried at the Östra Kyrkogården Cemetary. His body has never been it seems, in the coffin. Rocks and hay draped in colorful raw fabrics had replaced the body instead. Certain clues seem to confirm that Aronesius was actually not dead and that he fled Sweden to go to Switzerland. The reason for this escape is unknown but the photograph printed here: discovered in 1958 in the attic of a cottage from the canton of Zug, Switzerland in 1958 would confirm this hypothesis. The witnesses at the time spoke of a recluse man living in a mountain cottage until one day once more he would disappear without leaving a trace. That same cottage contained many canvases that mysteriously resembled those of Sean Montgomery. These works have unfortunately been destroyed in a fire of suspect origin, but photographs of these works have long been in the collection of the Musée de l’art Brut of Lausanne until they disappeared by thieves with an important lot of accounting documents. The authorities and the direction of the Museum have declined requests for an interview.
Then in 2009, this mysterious episode in Göteborg as well as the recent and mysterious exile of Montgomery in the United States where he supposedly paints obsessively hidden in a basement of a bungalow of a university town in the state of New-York at the same time when his career is starting to bring him recognition that a few centuries of assiduous practice has brought to him (see a recent article on the Modern Painters Magazine of April 2011 and the poster included with this text). The owners of the Laroche/Joncas Gallery claim they have no further information about this matter, but lets bet that the elusive Montgomery won’t even be present at his Montréal vernissage of his latest works.
Interestingly, the work of Sean Montgomery shares a similar sensibility for the pastel hues, the same angst and the same fascination for Magic Castles and heraldic symbolism that we find in the paintings of Arosenius. An immense solitude characterises the paintings of both artists and all tends to demonstrate that Arosenius/Montgomery would be the same person, the immortal painter of legend, transcending time and frontiers to live the ecstasy to paint eternally. One of Montgomery’s recent paintings titled “The Funeral of Death” represents a crowd of happy midgets carrying the coffin of a skeleton. It’s a direct transposition of the 1903 water color of Aronesius. The title “The Funeral of Death” is a direct evocation of the principle of immortality. Coincidence? We are tempted to doubt this. The common points between the two practices abound and we can follow effortlessly the marked evolution of a practice except the gap of one generation, the Swiss period from which unfortunately no documents have survived. The stories taken from the Bible, the fairytales and works such as The Thousand and One Nights that Arosenius painted, have given way today in Montgomery’s production to a mythology of its time in which the blazers and the logos of sports organizations of ice sports, motifs of woolen shirts or flanelle as well as the reference to numerology reflect the artist’s fascination for Nordic mysticism. It’s an evolution that has taken place over centuries in the practice of painting. Should we be surprised of a certain disenchantment with the traditional techniques that he has developed in the course of his long life at the profit of synthetic materials of the 21st century – or is it simply boredom ? Perhaps. Is it a strategy to blur the facts of his immortality? The photograph of Sean taken in Göteborg in a moment of ‘égarement’ in front of Arosenius’ self portrait will shed light on the mystery, once and for all…