Jean-Philippe Harvey  What Other Flowers are There?

23 novembre – 21 décembre 2019

Réception en présence de l’artiste: Samedi le 23 novembre 15h-18h

 

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La peinture a été exécutée sur une seule pièce de toile de jute collée avec un médium acrylique mat, agrafée à un panneau de bois. Le jute a été préparé avec un apprêt blanc par le peintre, couvrant entièrement et seulement la surface frontale. Il y a de légères bavures d’apprêt sur les côtés du panneau, mais la plus grande partie est laissée nue. Les multiples couches de fin gesso ne suffisent pas à cacher le grain grossier de la toile de jute, ce qui offre une surface assez bosselée sur laquelle peindre.

La gamme de couleurs utilisée pour les couches supérieures de peinture semble extrêmement limitée, se composant principalement de blanc, de rose, de noir et de gris (ayant tous été considérablement dilués à l’eau). Ces couches ont toutes été exécutées à la gouache et appliquées exclusivement au pinceau. Une brosse assez large aura été employée pour les traits horizontaux du fond blanc, qui furent appliqués en une seule couche relativement mince. Cependant, un plus petit pinceau l’aura été pour le vase et les fleurs, où plusieurs couches furent parfois ajoutées, souvent mélangées ensemble grâce à la technique alla prima ou au résultat d’un éclaboussement de couleur, notamment, sur le lys blanc. 

Un certain nombre de techniques auront été employées pour produire la variété de textures qui sont visibles à la surface de la peinture. Par exemple, la consistance pâteuse et les zones de coups de pinceau aiguisés et d’empâtements sont le résultat d’une peinture à la gouache utilisée directement du tube et mélangée à du gel de pierre ponce très rugueux. Cependant, la surface cratérisée (formée de bulles d’air brisées) d’une grande partie de la peinture grise indique qu’elle a été diluée à une consistance beaucoup plus fluide, puis remuée ou secouée assez vigoureusement avant l’application ; cet effet de séchage aura probablement été voulu. La formation de bulles d’air indique également que la peinture peut avoir été légèrement modifiée pour devenir un matériau moussant facilement après agitation, comme une forme d’émulsion. Dans les zones où se trouvent des bulles d’air éclatées, une couche supérieure de beige semble avoir été appliquée sur une couleur plus sombre, de sorte que cette couleur plus foncée est visible là où la bulle a éclaté. L’épaisseur des couches de peinture varie également, bien que la plupart des zones soient relativement minces. La partie la plus haute de l’empâtement se trouve dans la portion supérieure du tableau, cachant un petit point légèrement peint en rose-orangé. Dans certaines parties de cette zone, un spectateur attentif peut dénoter l’utilisation d’un outil abrasif, ce que certains érudits des siècles passés associaient généralement à cette méthode de travail que l’on nommait the synthetic ghost dog cloth technique.

L’œuvre est actuellement en excellent état, à l’exception de quelques petites fissures dans la surface de la peinture, et devrait demeurer dans cet état pendant encore longtemps. Ultimement, seul devant le tableau, des années plus tard, on pourrait alors se demander, comme l’a écrit le poète : « What other flowers are there? » 

(L.M.E.)

Jean-Philippe Harvey est un peintre né en 1984. Il vit et travaille actuellement quelque part avec son épouse et son fils. What other flowers are there? est sa troisième exposition individuelle avec la galerie.

 

ENGLISH

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The painting was executed on a single piece of burlap glued with matte acrylic medium and stapled to a wood panel. The jute was prepared with a white gesso by the painter, which covers only its stretched surface. There are slight smears of gesso on the sides of the panel, but most of it is left bare. The multiple layers of thin gesso aren’t sufficient to hide most of the burlap coarse weave texture, thereby providing a relatively bumpy surface on which to paint.

The range of colors used for the upper paint layers was extremely limited, consisting mainly of white, pink and black and gray (all of which have been considerably diluted with water). These layers were all executed in gouache paint and were applied exclusively by brush. A fairly broad brush would have been used for the white background horizontal strokes, which was applied in a single and relatively thin layer. However, a smaller one would have been used for the vase and the flowers, where multiple layers were sometimes used, often blended together in a wet-in-wet technique or the result of a splattering of color, notably over the white lily. 

A number of techniques would have been employed to produce the variety of textures that are visible in painting’s surface. For example, the paste-like consistency and areas of sharp raised brushstrokes and impasto are the results of gouache paint used straight from the tube and mixed with coarse pumice gel. However, the cratered surface (formed from broken air bubbles) of much of the gray paint indicates that it was thinned to a far more fluid consistency and then stirred or shaken rather vigorously prior to application and was probably an intended drying effect. The formation of air bubbles also indicates that the paint may have been modified slightly to a material that would lather readily on shaking, such as some form of emulsion. In areas where there are burst air bubbles, a top layer of beige seems to have been applied over a deeper color, so this deeper color is visible where the bubble has burst. The thickness of the paint layers also varies, although most areas have a relative thinness. The highest area of impasto is found in the top of the painting, hiding a modestly painted pinkish-orange dot. In some portions of this area one attentive spectator can denote the use of an abrasive tool, some scholars from the past centuries usually associated this way of working as the synthetic ghost dog cloth technique.

The work is currently in an excellent condition, apart from a couple of minor cracks in the paint surface. It should remain in this condition for a considerable length of time. Ultimately, alone in front of the painting, years later, one could then ask oneself, as the poet once wrote: “What other flowers are there?” 

(L.M.E.)

 

Jean-Philippe Harvey is a painter born in 1984. He currently lives and works somewhere with his spouse and son. What other flowers are there? is his third solo exhibition with the gallery.

 

 

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